Paris : voici 6 expositions à ne pas manquer au mois de juin

De l'architecture de Le Corbusier au design d'Edgar Jayet en passant par l'incroyable tradition de plongeuses coréennes, zoom sur 6 expositions à voir au mois de juin dans la capitale française.

Jun 3, 2025 - 18:35
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Paris : voici 6 expositions à ne pas manquer au mois de juin

« Si je t’écris ce soir de Vienne… » – Carte blanche à Edgar Jayet à la galerie Romain Morandi

« Si je t’écris ce soir de Vienne… » Un titre poétique, pour une exposition qui sonne comme un hommage à la Sécession viennoise et à ses grands maîtres que sont Otto Wagner, Josef Hoffmann et Adolf Loos, entre autres. Si le mouvement a émergé en 1897, on note, encore aujourd’hui, la puissante influence de ces artistes dans les sphères du design, de l’architecture et même des arts visuels. Un héritage cher à Edgar Jayet qui, sur invitation du galeriste Romain Morandi, présente, jusqu’au 28 juin, une collection inédite de mobilier dont l’épure stylistique et l’artisanat exceptionnel font écho à ceux de la Sécession viennoise. Un ensemble de six pièces (fauteuils, méridienne, applique) en édition limitée à 8 exemplaires, qui dialogue, dans la galerie de Saint-Germain-des-Prés, avec des pièces historiques du mouvement sécessionniste. La boucle est bouclée.

ABERTO4 à la Maison La Roche de Le Corbusier

Photo : Thomas Lannes

Dans le 16e arrondissement parisien, la Maison La Roche, livrée par Le Corbusier dans les années 1920, figure indéniablement parmi les chefs d’œuvre de l’architecture moderniste. C’est dans cet écrin particulier que le conseiller en art Filipe Assis a choisi de présenter la quatrième édition d’ABERTO, un projet innovant d’expositions d’art et de design brésilien. Présenté jusqu’au 8 juin prochain et organisé dans le cadre de la « Saison France-Brésil 2025 », l’événement entend louer les relations fertiles entre l’architecture moderniste brésilienne et le travail de Le Corbusier, ainsi que l’influence importante de ce dernier dans toutes les sphères artistiques contemporaines brésiliennes. Pour l’occasion, 40 œuvres — principalement des peintures et sculptures — ont été spécialement conçues par des artistes brésiliens éminents, qui proposent ainsi un dialogue riche avec les jeux de polychromie architecturale de cette bâtisse historique. À noter par exemple, une édition limitée du banc Maequesa de Niemeyer en rouge, éditée par la Fundação Oscar Niemeyer et ETEL. Un nouveau regard sur le travail du maître de l’architecture, qui offre aussi une belle occasion de s’initier à la nouvelle garde brésilienne.

« Île de Jeju, vivre avec la mer » au Centre Culturel Coréen

On ne soupçonnerait pas une telle performance physique. Sur l’île de Jeju, à l’extrême sud de la péninsule coréenne, les plongeuses haenyeo sont de véritables légendes vivantes. Dans cette société matriarcale, quelques femmes — aujourd’hui âgées de 60 à 80 ans car la tradition se perd — perpétuent un art de pêche ancestral : elles plongent, en apnée et sans équipement, parfois même jusqu’à 20 mètres de profondeur pour pêcher des fruits de mer. Etonnant, sur le trajet mais aussi avant et après la plongée, des chants de résistance, hérités notamment de la révolution qu’elles ont menée en 1932. Une incroyable culture, inscrite depuis 2016 sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, et à laquelle le Centre culturel coréen rend hommage à travers une belle exposition évoquant également les paysages et la biodiversité spectaculaires de l’île. On y découvre ainsi des photographies, des objets des pêcheuses mais aussi plusieurs films documentaires. Jusqu’au 6 septembre 2025.

« Future Archive » à la galerie Paradis

Installée dans une ancienne usine de céramique du 10e arrondissement de Paris, la galerie Paradis est une des bonnes adresses de la capitale, saluée notamment pour sa sélection pointue de design contemporain, de mobilier du XXe siècle et d’art populaire. Du 6 au 20 juin prochain, la galerie présente la seconde édition de « Future Archive », témoin de son approche transversale et inclusive de la création contemporaine. Elle dévoile ainsi des pièces de talents indépendants, confirmés ou émergents issus de la scène internationale : des objets de collection, des éditions limitées, des pièces de mobilier et de design… Parmi les créatifs inspirants présentés ici, Louise Roe, Frederic Imbert, Coseincorso, Studio Torbina, Carlès & Demarquet, Projet 213A

« Beauvoir, Sartre, Giacometti. Vertiges de l’absolu » à l’Institut Giacometti

Alberto Giacometti, Simone de Beauvoir, 1946. Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2025
Alberto Giacometti, Homme qui chavire, 1950. Photo anonyme Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2025

Entre philosophie, littérature et sculpture, la nouvelle exposition de l’Institut Giacometti explore la grande amitié artistique et intellectuelle qui unissait Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre et Alberto Giacometti, trois figures majeures du siècle dernier. On découvrira ainsi, du 19 juin au 12 octobre prochain, des œuvres et archives qui témoignent de leurs relations, et même une reconstitution de la « Chambre à soi » de Beauvoir.

« Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hultén » au Grand Palais

Jean Tinguely, Le Crocodrome de Zig et Puce, 1977 © Centre Pompidou, 1977 ; Illustration : Jean Tinguely © Adagp, Paris, 2024 et Niki de Saint Phalle © Niki Charitable Art Foundation/Adagp, Paris, 2024

C’est un couple d’artistes mythique. À partir du 6 juin 2025, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely sont à l’honneur d’une grande exposition co-produite par le Centre Pompidou et le Grand Palais — qui accueillera d’ailleurs nombre d’événements pendant la fermeture de Beaubourg. Présentée de façon historique, l’exposition s’articule autour du rôle central joué par Pontus Hultén, historien de l’art et premier directeur du Centre Pompidou, dans la diffusion des œuvres du couple et leurs acquisitions par les plus grandes institutions. Un corpus mêlant créations emblématiques tels que les Tirs et Nanas de Niki de Saint Phalle et les machines animées de Tinguely, des films d’archives et des correspondances entre les trois amis permettra de souligner le style et la vision unique de ces deux artistes devenus icônes du XXe siècle.