Le directeur artistique Gabriel Escámez signe une première collection de mobilier

Le directeur artistique à la tête de Cobalto Studio signe une première collection de mobilier à découvrir en exclusivité dans ces pages et jusqu’au 27 mars à l’Espace Formæ à Paris.

May 22, 2025 - 09:05
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Le directeur artistique Gabriel Escámez signe une première collection de mobilier

Dix ans se sont écoulés depuis la création de Cobalto Studio, son agence d’architecture d’intérieur, scénographie et direction artistique. Dix ans au cours desquels Gabriel Escámez a mis sa créativité et son regard au service de ses clients. Et si La Cobalta, la maison d’édition qu’il a fondée en 2018, proposait déjà objets en céramique, tapis, livres, vêtements et lampes organiques, jamais encore le créatif n’avait osé dessiner des meubles en son nom propre. Jusqu’à sa mue, en janvier 2025, quand il a dévoilé quelques-unes de ses premières pièces de mobilier.

Les chaises Culebra Cathedra sontdéclinées en nubuck,cuir noir et bois brûlé.

Comme une évidence, il a baptisé sa première collection Culebra (« couleuvre », en français), du nom du serpent qui est l’un des plus anciens habitants du pourtour méditerranéen et symbolise, dans la culture populaire, la sagesse, la transformation et le renouveau. Sa silhouette fascine Gabriel Escámez au point de lui inspirer une première pièce. « J’ai commencé à travailler sur ce projet il y a un an, confie le Catalan, avec un canapé de 6 mètres de longueur, pareil au corps allongé d’une couleuvre, mais il n’a pas encore été fabriqué. » La peau de cette créature a aussi impulsé le choix du cuir texturé pour le panneau du luminaire sculptural. « Cette lampe est née d’un besoin de lumière dans la maison de Normandie où j’ai vécu quelques mois. Mon ami Paul Barge m’a aidé à formaliser le premier prototype. » La demi-sphère qui forme le luminaire, lorsqu’elle est reflétée dans un miroir, évoque l’iris d’un reptile.

Au-delà du symbole du serpent, la collection se déploie autour d’une vision onirique de la Méditerranée, mêlant éléments naturels et architecturaux. Gabriel Escámez traduit ensuite ces concepts en pièces qui combinent l’organique et le monumental, explorant le contraste entre l’ancestral et le contemporain. Quand le designer imagine la foudre frapper la forêt, il a l’idée d’utiliser du bois brûlé pour une série d’assises de différentes hauteurs et a ensuite recours à l’Inox poli miroir pour ancrer ce monde rêvé dans le goût de l’époque.

On retrouve aussi dans ces premiers meubles l’influence du mouvement rationaliste qui a toujours guidé le fondateur de Cobalto Studio. Les principes de simplicité, de fonctionnalité, tout comme le caractère brut et audacieux attirent le Catalan. « Les luminaires sont un clin d’œil à l’architecture méditerranéenne et aux arcs caténaires utilisés (notamment par Antoni Gaudí, ndlr) pour construire de hautes voûtes sans renfort extérieur. » Sans doute peut-on aussi voir dans les courbes de ces constructions classiques les tours et détours d’un serpent.

La table basse en bois brûlé fait partie de la collection Culebra, tout comme la lampe A180 déclinée ici en coton.
La déclinaison en nubuck camel du luminaire Culebra A180 affiche une silhouette sculpturale.

Ces multiples références ont nourri le projet qui a mûri pendant de longs mois dans l’esprit de Gabriel Escámez. Et c’est à la faveur de sa rencontre avec Adeline Cathelin, à la tête du laboratoire de création Studio mo-mo, que de premiers prototypes ont vu le jour cet hiver. « Mo-mo est un réseau d’artisans drômois qui a été mis à sa disposition pour réaliser son projet », éclaire la fondatrice du studio. Pour coller à ses croquis, Adeline a mobilisé ses contacts. « Nous avons fait appel à un chaudronnier, à un polisseur, à une sellière, à une couturière, à un ferronnier… En tout, une dizaine de personnes a contribué à cette collection. » Si Gabriel tire ses racines de la Méditerranée, il peut désormais compter sur les savoir-faire provençaux. Lui qui partage son temps entre Paris et Barcelone a encore de nombreuses idées à développer pour étoffer sa collection qui n’en est qu’à ses prémices. « J’ai aussi imaginé de nouvelles chaises, des paravents en céramique et en bois brûlé. Si je pouvais continuer ce projet pendant des années, je serais très heureux », souffle le designer. Reste encore à trouver une galerie pour le représenter et diffuser ses pièces qui sont, pour l’instant, autoéditées. Dans le cadre de l’exposition « L’Inspiration par la matière », il est en tout cas possible de découvrir, jusqu’au 27 mars prochain à l’Espace Formæ, les prémices de la collection « Culebra », aux côtés d’œuvres de Léa Bigot, Pia Chevalier, Audrey Guimard, Paul de Marquet et Margaux Graziani, membres du collectif de Studio mo-mo.