Ce hameau médiéval bâti à 900 mètres d’altitude est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO
Façonné par des siècles d’histoire et une nature aussi envoûtante que généreuse, le pays des Cévennes est assurément l’une des régions les plus étonnantes de France. Un statut qui s’explique par les merveilles toutes plus surprenantes les unes que les autres que l’on peut trouver, à commencer par ce village historique à la croisée entre […]

Façonné par des siècles d’histoire et une nature aussi envoûtante que généreuse, le pays des Cévennes est assurément l’une des régions les plus étonnantes de France. Un statut qui s’explique par les merveilles toutes plus surprenantes les unes que les autres que l’on peut trouver, à commencer par ce village historique à la croisée entre Lozère et Cévennes…
Un lieu initialement pensé contre les mercenaires et brigands
Au sommet d’un plateau granitique au cœur des Cévennes, ce hameau semble figé dans le temps, comme un voyage dans le temps en pleine époque médiévale. Construit au XIIe siècle, celui-ci sert alors de poste de surveillance stratégique pour protéger la vallée et les routes commerciales. C’est probablement un accord entre l’évêque de Mende et le seigneur Bernard d’Anduze, dont le domaine était traversé par le Chemin de Régordane, qui décida de l’implantation d’un castrum à près de 900 mètres d’altitude. Il faut dire que le site se trouve au milieu d’un chemin reliant Villefort à la Bastide, qui étaient alors difficiles, désolés et dangereux. Cette insécurité était notamment due à la présence des “Routiers”, des mercenaires groupés en compagnies qui avaient une mauvaise réputation de pillards massacreurs et incendiaires et qui erraient et vivaient sur le pays. La fonction défensive du hameau est telle que, durant un siècle, il est simplement connu sous le nom de La Garde. Aujourd’hui, il déploie un charme incontestable avec ses remparts imposants et sa tour de guet, qui dominent le paysage environnant. Sous l’impulsion des Barons du Tournel, les chevaliers établis à La Garde constituent à l’époque une véritable communauté économique et militaire, dans l’esprit des écoles de Chevalerie florissantes en France dès le XIIe siècle. On les connaît sous le nom de Chevaliers Pariers, du latin Pares qui signifie égaux, car ces hommes, égaux en droits et en devoirs, possédaient le village fortifié en co-seigneurie. Leur mission : assurer le guidage et la protection des voyageurs, des animaux et des marchandises sur la portion du chemin de Régordane qu’ils entretenaient.
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Un patrimoine merveilleusement préservé
Aujourd’hui, ce poste de surveillance est devenu un charmant hameau, détenteur du label “Plus Beaux Villages de France” et connu sous le nom de La Garde-Guérin. Parmi les 17 hameaux de la commune de Prévenchères, il compte une vingtaine d’habitants à l’année et se concentre autour de deux activités principales : l’agropastoralisme et le tourisme. En plus d’assurer la production de fourrage et le pâturage pour un élevage de brebis de race blanche du Massif Central et un troupeau de vaches de race Aubrac, le plateau de la Garde-Guérin peut en effet se vanter d’être inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, au titre des paysages culturels de l’agropastoralisme Causses et Cévennes. Sans oublier l’attribution du label “Ville et Pays d’Art et d’Histoire” depuis 2017. Une belle victoire pour ce village qui était, en 1965, dans un triste état d’abandon malgré la richesse de son patrimoine.. Aujourd’hui, à l’intérieur des fortifications, les curieux peuvent profiter de rues pavées à l’ancienne pour admirer un bel ensemble de bâtiments médiévaux, à l’image de l’église romane et ses arcades harmonieuses, où l’on peut admirer en son sein une statue de Saint-Michel en bois doré datant du XVe siècle. Au-dessus de certaines portes ou de certains porches, la longue histoire du hameau se dévoile avec les lettres PG, faisant référence aux chevaliers Pariers de la Garde. Ces demeures appartenant autrefois aux chevaliers ont la particularité de ne pas posséder de mur mitoyen, car volontairement séparées par un espace large d’une trentaine centimètres, le “Pan du Roi”.
Un point de départ sur le mythique Chemin de la Régordane
Une authenticité préservée à merveille et avec ingéniosité, à l’image du four à pain, encore utilisé pour la fête du pain durant l’été. Lieu de transhumance, La Garde-Guérin compte de nombreuses fermes ou bergeries permettant une vie en autarcie, comme la ferme Pansier, une ancienne demeure seigneuriale datant du XVIe siècle devenue hôtel. Avant de s’attaquer au GR 700, l’actuelle version du Chemin de la Régordane, les voyageurs peuvent ressentir une nouvelle fois toute l’authenticité et l’identité cévenole invités à passer par le Comptoir de la Régordane, une boutique proposant de nombreux produits d’artisanat et de terroir. Mais la beauté du village réside également dans ses environs. Enserré par les montagnes cévenoles, le village bénéficie d’un panorama époustouflant sur les gorges du Chassezac. Les sentiers de randonnée qui serpentent autour du village permettent d’explorer des paysages à couper le souffle, tandis que ceux en quête d’aventure peuvent s’adonner au canyoning, à l’escalade ou à la baignade dans les rivières sauvages. En résumé, une véritable invitation à la découverte et à l’aventure en plein cœur des Cévennes.
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Image à la une : La Garde-Guérin © Adobe Stock