Savez-vous pourquoi cette voie montmartroise a été baptisée “rue des Martyrs” ?

Située entre les 9e et 18e arrondissements de Paris, la rue des Martyrs est un ancien chemin menant vers le village de Montmartre. Mais d’où lui vient ce curieux nom qui évoque un passé sombre ? Plusieurs toponymes La rue des Martyrs ne date pas d’hier ! Elle était à l’origine un chemin conduisant à l’abbaye de Montmartre […]

Jun 2, 2025 - 07:25
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Savez-vous pourquoi cette voie montmartroise a été baptisée “rue des Martyrs” ?

Située entre les 9e et 18e arrondissements de Paris, la rue des Martyrs est un ancien chemin menant vers le village de Montmartre. Mais d’où lui vient ce curieux nom qui évoque un passé sombre ?

Plusieurs toponymes

La rue des Martyrs ne date pas d’hier ! Elle était à l’origine un chemin conduisant à l’abbaye de Montmartre qui existait autrefois en haut de la butte. Lorsque la voie est tracée, celle-ci est tout d’abord dénommée la “rue des Porcherons”, en référence l’ancien nom de ce quartier des faubourgs, déjà rempli de cabarets. De 1793 à 1806, celle-ci a ensuite pris le nom de “rue du Champ-de-Repos”, avant de devenir la “rue des Martyrs” en.

L'abbaye de Montmartre. DR
L’abbaye de Montmartre. DR

Qui sont les “Martyrs” ?

Pourquoi alors lui avoir donné ce nom de “Martyrs” ? Son origine remonte au temps où Montmartre était encore un village proche de la capitale, et aurait un lien étroit avec saint Denis. Selon une légende, le premier évêque de Paris était chargé, avec ses compagnons Éleuthère et Rustique, d’évangéliser la Gaule sous l’Empire romain. Le préfet romain Fesceninus les arrêta et leur fit subir le martyre dans différents lieux de la capitale.

La rue des Martyrs. DR
La rue des Martyrs. DR

Ces trois prisonniers empruntèrent alors les actuelles rue Montmartre, rue du Faubourg-Montmartre et enfin, rue des Martyrs, pour rejoindre la butte Montmartre où les Romains les ont finalement décapités. Cette dernière étape de son martyre explique donc le nom de cette rue du 18e arrondissement. Toujours d’après la légende, saint Denis aurait continué à marcher, sa tête entre les mains, vers la commune baptisée “Saint-Denis”, où il fut enseveli.

Une rue aux célèbres cabarets 

Au XIXe siècle, cette rue faisait partie du quartier de la Nouvelle-Athènes, ce qui explique sa fréquentation par bon nombre de romantiques. En effet, au numéro 11 se trouvait autrefois l’atelier du peintre Théodore Géricault, puis d’Horace Vernet. Géricault habitait d’ailleurs au numéro 49. Mais la voie est aussi connue pour accueillir de célèbres cabarets, à l’instar du Divan du Monde, de Madame Arthur ou du cabaret Michou.

Le cabaret Madame Arthur
Le cabaret Madame Arthur

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