Cire, magiciens et cinéma : les anecdotes les plus folles du Musée Grévin

C’est le seul endroit au monde où vous pouvez croiser Beyoncé, Zinedine Zidane, Michael Jackson, et Jean de la Fontaine en même temps. On parle bien sûr du célèbre Musée Grévin, au cœur du 9e arrondissement. Petits et grands se sont déjà émerveillés devant ses statues de cires parfois frappantes de réalisme, sa belle salle […]

Jun 11, 2025 - 18:55
 0
Cire, magiciens et cinéma : les anecdotes les plus folles du Musée Grévin

C’est le seul endroit au monde où vous pouvez croiser Beyoncé, Zinedine Zidane, Michael Jackson, et Jean de la Fontaine en même temps. On parle bien sûr du célèbre Musée Grévin, au cœur du 9e arrondissement. Petits et grands se sont déjà émerveillés devant ses statues de cires parfois frappantes de réalisme, sa belle salle des colonnes, son théâtre à l’italienne et son Palais des Mirages. Mais connaissez-vous vraiment tous les secrets de ce musée pas comme les autres ? On vous raconte cinq anecdotes étonnantes (et un peu oubliées) sur ce lieu mythique.

1. Grévin, l’idée de génie d’un journaliste

Arthur Meyer (gauche) et Alfred Grévin (droite)
Arthur Meyer (gauche) et Alfred Grévin (droite)

À l’origine du Musée Grévin, il y a un journaliste : Arthur Meyer, fondateur du quotidien Le Gaulois. À l’époque -en 1881– il n’y a pas encore de photos dans la presse. Le journaliste s’interroge :  comment faire découvrir aux lecteurs curieux les visages des personnalités qui font la une de son journal ? Naît ainsi l’idée de les représenter en trois dimensions, sous formes de statues de cire. Pour mener à bien ce projet, Arthur Meyer fait appel à un personnage haut en couleurs, le caricaturiste humoriste et créateur de costumes de théâtre Alfred Grévin. Grâce à son implication, le musée Grévin ouvre ses portes le 5 juin 1882, et son succès est immédiat. Aux côtés des célébrités contemporaines, on y observe des figures historiques comme Napoléon Ier, Jeanne d’Arc ou les grands acteurs de la Révolution française. 

2. Les statues de cire, un art royal bien antérieur

Affiche d'ouverture du Musée Grévin
Affiche d’ouverture du Musée Grévin

Mais Alfred Grévin n’a pas inventé la statue de cire en France. Dès le XVIIe siècle, il était commun de réaliser des visages en cire des personnalités royales après leur mort. Cette pratique devient même un art de court à part entière, et se poursuit au XVIIIe siècle, notamment grâce au travail du sculpteur et anatomiste Philippe Mathé-Curtz (dit Curtius). En 1776, ce dernier installe un cabinet de cire au Palais Royal, dans lequel sont exposées des personnalités du temps comme Necker, Madame du Barry ou le duc d’Orléans. Mais c’est surtout sa nièce adoptive, Marie Tussauds, qui dépassera le maître en s’imposant comme une figure majeure dans la sculpture de cire. Pendant la Révolution française, elle fait les masques mortuaires de Marat, Robespierre et du couple royal, avant d’ouvrir en 1835 son désormais culte musée Madame Tussauds à Londres. Au XIXe siècle, plusieurs musées de cire voient le jour à Paris  -comme celui d’Hartkoff vers Opéra, ou autre un boulevard des Capucines – mais aucun ne connaîtra la même réussite que Grévin. 

3. Une annexe oubliée du musée aux Halles

En 1981, un siècle après son ouverture, le musée Grévin inaugure une annexe au Forum des Halles. On y explore alors le Paris de la Belle époque à travers 120 personnages, mais aussi des expositions plus étonnantes sur les martyrs de Paris ou sur le rock. Malgré ces tentatives originales, cette “petite sœur” du musée ne parvient pas à trouver son public et ferme ses portes en 1996.

4. Six mois pour une statue

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Zigzag (@pariszigzag)

Mais comment réalise t-on une statue, et qui décide des personnalités à figer dans la cire ? Depuis 2001, c’est l’Académie de Grévin qui s’en charge, présidée par Stéphane Bern. Fidèle au projet initial d’Arthur Meyer, elle se réunit tous les ans et sélectionne 4 à 6 personnalités populaires et médiatiques, en concertation avec les internautes. Parmi les derniers entrants : DJ Snake, Vianney ou Léna Situations, qui rejoignent une grande famille de 2 000 statues, déplacées au fil du temps dans un grand entrepôt à Paris. En tout, il faut environ six mois pour que la statue de cire prenne (presque) vie, après une prise de mesures ultra précise aujourd’hui facilitée par des scans 3D. On va jusqu’à prendre la longueur des cils et la taille des pupilles ! Ce travail de longue haleine nécessite l’intervention d’une quinzaine de corps de métiers :  sculpteur, mouleur, peintre, coiffeuse-implanteuse, costumière, prothésiste dentaire et oculaire, accessoiristes, décorateurs et ingénieurs. Et une belle tradition clôt l’aventure : chaque personnalité offre une tenue complète pour sa statue.

 

5. Grévin, berceau secret des premiers dessins animés et de grands magiciens

Affiche pour les Pantomimes lumineuses de Grévin
Affiche pour les Pantomimes lumineuses de Grévin

Grévin est un lieu rempli de magie… oui, mais il l’était littéralement pendant un temps, où s’y produisaient plusieurs magiciens. Dès 1885, le Cabinet Fantastique, une belle salle de style néo-Renaissance en bois sombre, accueille des numéros de magie tous les après-midi. Des magiciens devenus célèbres y font même leur début, comme Georges Méliès ou plus tard Gérard Majax. À partir de 1892, cette même salle accueille une première mondiale  : Les Pantomimes Lumineuses d’Émile Reynaud, premiers dessins animés du cinéma mondial, à mi-chemin entre représentation théâtrale du mime et projection sur grand écran. Ces projections, prouesses technologiques accompagnées de musique, fascinent les spectateurs. Plus de 500 000 personnes viendront les voir jusqu’en 1900. 

Image à la une
Musée Grévin © Adobe Stock

A lire également

Paris comme vous ne l’avez jamais vu : 6 visites mystérieuses et ésotériques à tester