Les laveurs de chiens en bords de Seine : un métier oublié et insolite du vieux Paris

Dans le Paris d’autrefois, bien avant l’apparition des salons de toilettage, un métier aujourd’hui disparu animait les quais de la Seine : celui de laveur et tondeur de chiens. Ce service, aussi utile qu’insolite, témoignait du quotidien pittoresque de la capitale et de l’ingéniosité de ses habitants pour répondre aux besoins les plus inattendus… On […]

May 29, 2025 - 15:55
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Les laveurs de chiens en bords de Seine : un métier oublié et insolite du vieux Paris

Dans le Paris d’autrefois, bien avant l’apparition des salons de toilettage, un métier aujourd’hui disparu animait les quais de la Seine : celui de laveur et tondeur de chiens. Ce service, aussi utile qu’insolite, témoignait du quotidien pittoresque de la capitale et de l’ingéniosité de ses habitants pour répondre aux besoins les plus inattendus… On vous raconte.

Un métier né sur les bords de la Seine

Jusqu’au début du XXe siècle, les propriétaires de chiens parisiens n’avaient d’autre choix que de confier leur animal à ces professionnels installés au bord du fleuve. Les “baigneurs de chiens” travaillaient à même les quais, utilisant l’eau de la Seine pour laver les animaux après les avoir tondus à l’aide d’appareils manuels. Cette activité, encore courante au XIXe siècle, attirait régulièrement des badauds amusés par les scènes parfois cocasses des chiens réticents à la baignade.

Baigneurs de chiens sur les quais de Seine © Vert, Louis , Photographe Pouzin, Marcel , Tireur de photographies. CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
Baigneurs de chiens sur les quais de Seine © Vert Louis, Photographe, Pouzin Marcel, Tireur de photographies. CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Un savoir-faire et un spectacle

Les laveurs de chiens étaient réputés pour leur dextérité : ni le professionnel ni l’animal n’étaient blessés lors de la tonte, et les différentes coupes à la mode — du “lion” à la “culotte” en passant par les “macarons” — faisaient la fierté des propriétaires de caniches et autres chiens élégants. Après la coupe, le bain dans la Seine devenait souvent un spectacle, surtout lorsque les chiens, peu enclins à se laisser faire, étaient “aidés” à rejoindre l’eau. Le lavage au savon coûtait environ 1 franc, et la version “tue-puces” 1,5 franc.

Laveurs de chiens en bords de Seine © Roger Viollet
Laveurs de chiens en bords de Seine © Roger Viollet

Un métier populaire et saisonnier

Le métier de laveur de chiens connaissait son pic d’activité au printemps et en été, mais certains clients exigeants faisaient aussi appel à ces services à domicile. Les plus habiles pouvaient gagner une dizaine de francs par jour, une somme non négligeable pour l’époque. Les premiers salons de toilettage n’apparaîtront qu’en 1933, rue de Moscou, mettant peu à peu fin à cette tradition des quais. Aujourd’hui, ce métier a totalement disparu, mais il reste le symbole d’un Paris où la vie quotidienne se déroulait au grand air, au rythme du fleuve et des petits métiers. Imaginer ces scènes sur les quais de la Seine, entre cris de chiens et éclats de rire des passants, c’est plonger dans l’atmosphère vivante et insolite du vieux Paris.

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Crédit photo de une : Laveurs de chiens en bords de Les laveurs de chiens en bords de Seine © Gallica / BNF

A. C.