Que voir au cinéma et sur les plateformes en ce moment ?
Le Festival de Cannes vous fait rêver et vous donne envie de grand écran ? Pas de panique, pas besoin d’être sur la Croisette pour se régaler : entre les sorties ciné du moment, les films à (re)découvrir sur les plateformes et les séries à ne pas manquer, on vous a concocté une belle sélection. […]

Le Festival de Cannes vous fait rêver et vous donne envie de grand écran ? Pas de panique, pas besoin d’être sur la Croisette pour se régaler : entre les sorties ciné du moment, les films à (re)découvrir sur les plateformes et les séries à ne pas manquer, on vous a concocté une belle sélection.
Notre sélection de films à voir en salle
Sinners, un thriller surnaturel qui en met plein les yeux (et les oreilles)
Avec Sinners, c’est à tous les amateurs de films de genre, de belles images, de musique, d’action et de fantastique que l’on s’adresse. Sur fond de ségrégation raciale aux États-Unis et autour de la figure du génie maudit, Sinners rend un hommage vibrant au blues, qui culmine dans une séquence hypnotique -véritable pont visuel entre passé et présent, croyances et héritages culturels. Le film à la cinématographie remarquable, interroge les démons du racisme et la question de la rédemption, à travers la relecture d’un mythe que nous connaissons tous… mais que nous vous laissons le soin de redécouvrir sous un nouveau jour. Porté par un Michael B. Jordan impressionnant, qui incarne deux jumeaux complémentaires -Smoke et Stack- le film progresse dans une tension montante, oscillant sans cesse entre violence brute et réflexions sociétales. Émouvant, intense, bien que parfois un peu excessif, Sinners ose. Une chose est sûre : sa mise en scène électrisante et sa BO envoûtante ne laisseront personne indifférent.
Partir un jour, le film musical qui a ouvert le Festival de Cannes
Il a ouvert le Festival de Cannes 2025 avec tendresse, et (lui aussi) en musique : Partir un jour, d’Amélie Bonnin, propose une comédie romantique teintée de poésie et de nostalgie, adaptée de son court-métrage du même nom. Juliette Armanet y incarne avec brio une cheffe parisienne, forcée à retourner dans sa ville natale pour y aider son père malade -qui lui, cuisine de la macédoine dans un restaurant routier. C’est le point de départ d’un récit de retrouvailles, d’amours passés et de souvenirs enfouis, qui, malgré un scénario pas franchement novateur et qui s’essouffle un peu, séduit par sa sincérité. Partir un jour, c’est aussi et surtout un film musical, ponctué ça et là de tubes des années 90 et 2000 qui arrivent sans prévenir : on y chante du K.Maro, du Dalida, du Stromae… Une œuvre imparfaite mais attachante, qui vous promet un moment de douceur.
Zion, la Guadeloupe à l’écran
Avec Zion, la Guadeloupe est (enfin) mise à l’écran dans toute sa complexité. Nelson Lacroix signe un thriller intense et haletant, qui nous plonge au cœur du trafic de drogue, des violences….et surtout, dans un quotidien miné par la pauvreté et les luttes sociales. À travers le personnage de Chris (interprété avec justesse par Sloan Descombes), Zion parle d’une jeunesse antillaise délaissée prise entre rêves, désillusions, fatalité et colère. Dès les premières minutes, le spectateur est happé par une atmosphère fiévreuse : visuellement, on apprécie la mise en scène soignée et la caméra qui suit les rodéos en moto dans les rues de l’île, tout en sublimant les paysages guadeloupéens. Le rythme du récit est implacable : chaque décision semble précipiter le personnage vers l’inévitable, dans une spirale infernale où l’on retient son souffle -et parfois, dans des moments plus calmes, ses larmes. La fin, poignante, frappe par sa symbolique forte qui conclue en beauté -et avec une touche d’espoir- un film sombre qui continuera de résonner après la dernière image.
Les Enfants rouges : en Tunisie, l’enfance face à la barbarie

Les Enfants Rouges est un film glaçant, inspiré d’un fait réel qui a profondément bouleversé la Tunisie en 2015. Lofti Achour, réalisateur franco-tunisien, revient sur la décapitation d’un jeune berger de 16 ans par des djihadistes, dans les montagnes de son pays. Son ami, épargné, est contraint de rapporter la tête de Mabrouk à sa mère. Le geste des assassins, que la caméra ne montre jamais frontalement, hante chaque plan du film, une œuvre d’une rare intensité qui prend le parti de traiter l’enfance meurtrie face à la barbarie. Les silences plein de sens, les regards, et la beauté saisissante des paysages frappent par leur contraste poétique avec la violence des évènements et la cruauté omniprésente. Un film plus que dur, qui bouleverse et marque durablement.
Celui qu’on attend au tournant : Jeunes mères de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Présenté en Compétition au Festival de Cannes, ce drame signé Jean-Pierre et Luc Dardenne sort en salle ce vendredi 23 mai ! Deux fois palmés d’or, les frères cinéastes belges pourraient bien signer un nouveau chef-d’œuvre, alors restez attentifs. Un film choral, qui dresse le portrait de cinq jeunes mères, la plupart encore adolescentes, hébergées dans une maison maternelle. Chacune y poursuit sa propre trajectoire, entre relations affectives personnelles, sororité inconsciente, et espoir d’une meilleure vie.
À voir à la maison
Astérix et Obélix, le combat des chefs sur Netflix

Sur Netflix, Alain Chabat nous régale avec Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs, une mini-série d’animation en 5 épisodes de 20 minutes à savourer d’une traite… ou à faire durer toute la semaine. Plus de 20 ans après son iconique Mission Cléopâtre, il se réapproprie comme personne le monde d’Astérix et Obélix, dans une œuvre aussi pop que fidèle à l’univers original imaginé par René Goscinny et Albert Uderzo. On y retrouve le village Gaulois au complet, un Panoramix à l’ouest, Astérix et Obélix enfants (et déjà inséparables), l’origine de la potion magique … le tout dans une scénographie haute en couleurs, ultra actuelle et truffée de références modernes ou historiques. Seul Alain Chabat pouvait faire danser Panoramix sur Mister Boombastix, et faire se côtoyer César et une certaine Métadata. Une relecture vive, drôle et inventive, à voir dès maintenant.
Et dès le 30 mai, place au film Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu, avec Gilles Lellouche et Marion Cotillard !
Les meilleurs films à voir sur Netflix
Parmi l’immensité du catalogue Netflix, trouver un film peut être décourageant, alors on vous conseille nos préférés. En ce moment, Jacques Audiard est mis à l’honneur : (re)découvrez son célèbre Un prophète porté par Tahar Rahim, mais aussi De rouille et d’os avec Marion Cotillard, Les Frères Sisters -son western avec Joaquin Phoenix et Jake Gyllenhaal, ou encore Dheepan, Palme d’Or 2015. Côté classiques internationaux, The Truman Show avec Jim Carrey reste un incontournable. Pour les fans de science-fiction, foncez sur Dune, de Denis Villeneuve, ou le déroutant Titane de Julia Ducournau, Palme d’or lui aussi. Et si vous cherchez un film plus dur, mais essentiel : Les Chatouilles (2018), sur le traumatisme de l’inceste, bouleverse par sa force et sa sincérité.
Que voir sur Canal +

Pour ceux qui sont abonnés à Canal+, le choix est vaste : si vous les avez manqués au cinéma, foncez voir Anora (le film au 5 oscars) ou le beau thriller romantique L’Amour Ouf de Gilles Lellouche avec François Civil et Adèle Exarchopoulos. De notre côté, on a un vrai coup de cœur pour le film de Mohammad Rasoulof, Les Graines du figuier sauvage : une œuvre poignante et importante portée par des actrices exceptionnelles, qui explore l’oppression du régime autoritaire iranien et les contestations politiques à travers le prisme de la cellule intra-familiale. Côté séries, Severance perturbe avec une ambiance à la Black Mirror, anxiogène et addictive : une série d’anticipation où vie professionnelle et vie privée sont littéralement coupées l’une de l’autre.
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