Ces lieux ont accueilli les fêtes parisiennes les plus folles avant de se réinventer
Derrière leurs façades élégantes, certains bâtiments parisiens se reposent à présent paisiblement, après de longues années de fêtes effrénées. Désormais cinémas, théâtres ou hôtels, ils ont vibré au rythme des nuits les plus folles de la capitale. Retour sur ces histoires d’un temps où la fête battait son plein ! 1. Le Louxor Vers Barbès, […]

Derrière leurs façades élégantes, certains bâtiments parisiens se reposent à présent paisiblement, après de longues années de fêtes effrénées. Désormais cinémas, théâtres ou hôtels, ils ont vibré au rythme des nuits les plus folles de la capitale. Retour sur ces histoires d’un temps où la fête battait son plein !
1. Le Louxor

Vers Barbès, impossible de manquer ses colonnes pharaoniques, ses scarabées en mosaïque et son esthétique égyptienne si particulière. Le Louxor, ce cinéma mythique du Nord-Est parisien, célèbre pour son architecture unique, n’a pas que ses murs d’insolite. Construit en 1921, il est d’abord l’un des plus anciens cinémas de Paris, et fait sensation dans les années 1920. Mais au fil des décennies, le public se fait plus rare, et la salle ferme définitivement ses portes en 1983. Entre alors en jeu Daniel Le Glaner, qui reprend le site et décide de le transformer en discothèque : il tente d’abord l’aventure avec La Dérobade, une boîte antillaise. Faute de succès et face aux plaintes des riverains, la boîte ferme dès juin 1987, date qui aurait pu marquer un clap de fin pour le rêve de Daniel Le Glaner. Mais une opportunité se présente rapidement : au cœur de Paris, l’un des clubs gays les plus fréquentés de la capitale est menacé de fermeture. Son patron, David Girard, icône de la fête parisienne, entre en contact avec Daniel Le Glaner : un coup de chance pour les deux hommes, qui investissent ensemble le Louxor. C’est ainsi que naît Megatown, inaugurée en grande pompe le 20 juin 1987, soir de Gay Pride.
Des débuts mémorables, auxquels succèdent des soirées tout aussi réussies : le lieu devient rapidement la plus grande discothèque gay de France. 2 000 m², une architecture futuriste, des sous-sols transformés en salles de jeux, un salon de coiffure, des balcons… l’ambiance est dingue. David Girard, animateur et âme de la boîte, organise des fêtes démesurées. L’une d’elles, en association avec le Salon de l’Agriculture, accueille même des animaux sur une piste de danse… couverte de paille ! Mais avec le départ puis le décès de Girard, la magie s’estompe. Megatown sans Girard, ce n’est plus la même chose : la fréquentation chute, et la discothèque ferme ses portes. Derrière les strass et la fête, le Louxor est laissé à l’abandon pendant près de vingt ans, avant que des riverains se mobilisent pour sauver le lieu dès 2001. La Ville de Paris le rachète, et en 2013, après une rénovation fidèle à son apparence originelle, le cinéma renaît de ses cendres.
2. Le Palace
Le Palace : ce nom ne vous est sûrement pas inconnu tant il était une légende du monde de la nuit parisienne. D’abord cinéma en 1912, puis salle de théâtre en 1921 et music-hall, le site est racheté en 1978 par un certain Fabrice Emaer, figure incontournable du monde de la nuit. Son objectif : en faire un lieu capable de rivaliser avec les fêtes des plus grands clubs new-yorkais, comme le Studio 54. Pari réussi ! Le Palace devient rapidement un véritable temple de la fête, dont l’architecture annonce déjà la démesure : dorures, sièges de velours rouge, balcons VIP. Dans cette cathédrale de l’excès, tout le monde se mélange : anonymes, célébrités, artistes,…Plus de 2 000 personnes s’y pressent chaque soir, et sous la lumière des lustres majestueux dansent quelques grands noms du milieu artistique de l’époque : Andy Warhol, Mick Jagger, Yves Saint Laurent, Kenzo, Karl Lagerfeld, Grace Jones… Des soirées à thème, des happenings et spectacles extravagants, une esthétique unique : le Palace révolutionne la nuit parisienne dans un beau souffle de liberté. Mais avec la mort d’Emaer en 1983, et la montée du sida, le club décline lentement. La fête continue timidement de 1996 à 2008, jusqu’à ce que le lieu retrouve sa fonction première : le théâtre.
3. Les Bains Douche
Dans le quartier des Halles, on repère facilement cette imposante façade, sur laquelle on lit “Les Bains”, et derrière laquelle on devine aujourd’hui un luxueux hôtel. Son histoire commence en 1885, sous le nom de Bains Guerbois : des bains publics inspirés des thermes romains, dans lesquels l’élite culturelle parisienne venait se prélasser. Marcel Proust était un grand habitué ! Mais un siècle plus tard, en 1978, le lieu connaît un changement radical : rebaptisé les “Bains Douche” et repris par Fabrice Coat, il devient une boîte de nuit révolutionnaire.