Sur cette île du Sud de la France, une abbaye se dresse au milieu des palmiers
Au large de Cannes, une île paisible réserve une surprise insoupçonnée : l’Île Saint-Honorat. Là-bas, entre l’azur de la mer et la cime des pins se dresse une belle abbaye, peuplée de moines cisterciens, de vignes, et de multiples chapelles. On vous dévoile ce lieu magique ! Une abbaye sous les palmiers Une abbaye au […]

Au large de Cannes, une île paisible réserve une surprise insoupçonnée : l’Île Saint-Honorat. Là-bas, entre l’azur de la mer et la cime des pins se dresse une belle abbaye, peuplée de moines cisterciens, de vignes, et de multiples chapelles. On vous dévoile ce lieu magique !
Une abbaye sous les palmiers

Une abbaye au milieu de la mer, bercée par le bruit des vagues et bordée de palmiers… L’endroit paraît paradisiaque. Et pourtant, elle est bien là, étendue sur 40 hectares au beau milieu de l’Île Saint-Honorat, au large de Cannes. L’abbaye Notre-Dame-de-Lérins trône paisiblement entre pins et mer, dans un décor d’une sérennité imperturbable. Encadré par les palmes, s’élève le clocher de l’église abbatiale, accompagné d’un joli cloître et, au bord de la mer, un monastère fortifié. Dans cette carte postale méditerranéenne, une vingtaine de moines cisterciens vivent en communauté. Issus plus précisément de la Congrégation Cistercienne de l’Immaculée Conception, ils cultivent 8 hectares de vignes et 150 oliviers, produisant un vin bio -et même des liqueurs locales, comme la fameuse Lérina. Le tout est à goûter sur l’île (et a remporter) ! Le clou de la visite ? Peut-être le monastère fortifié dressé face à la mer, témoin de siècles d’histoire.
Sa construction, qui s’étend sur trois siècles (avec des aménagements faits entre le XIe siècle et le XVe) en fait tout le charme et la singularité : il est aujourd’hui l’un des rares exemples encore presque intacts d’un tour-monastère sur plusieurs niveaux ! On y observe deux cloîtres superposés : un qui était pensé pour la prière et l’autre pour le travail. Classé monument historique en 1840, là-bas, entre les meurtrières, on aperçoit seulement l’azur infini.
Une île paradisiaque entre criques et pins

Si l’Abbaye est la véritable pièce maîtresse du lieu, l’île en elle-même promet de belles balades à faire le temps d’une journée. Une fois débarqué depuis Cannes, place aux découvertes et à la détente. Le tour de l’île, très rapide à effectuer étant donné sa superficie, vous emmène dans de jolis chemins à l’ombre des pins d’Alep, des chênes verts ou encore des eucalyptus. Ici, l’activité principale est peut-être la chasse aux chapelles ! Car au total, ce sont plus de sept chapelles disséminées un peu partout. La plus célèbre d’entre elle se trouve sur la pointe Est de l’île : la chapelle de la Trinité. Mais, on vous l’a dit, Saint-Honorat ne tarit pas de surprises : on y trouve aussi les deux derniers fours à boulet napoléoniens, construits en 1794 sur l’odre de l’empereur. Ceux-ci servaient à réchauffer les boulets avant de les projeter sur les navires ennemis.
Une histoire vieille du Ve siècle

Ici, les moines coulent de jours heureux… depuis le Moyen-Age. Enfin à l’époque, l’Ile était un véritable terrain d’affrontements, entre raids omeyyades au VIIe, attaque des pirates sarrasins au XIe siècle, attaque par les Espagnols au XVIe… Avant tout cela, le site était initialement inhabité et infesté de serpents. Honorat d’Arles s’y installe au Ve siècle, avec la ferme intention d’y vivre en ermite. Rapidement -vers 410- il est rejoint par d’autres disciples : ensemble, ils fondent une première communauté monastique (une des nombreuses qui se succèderont sur l’île). L’île devient un immense monastère, et au fil du VIe et du VIIe siècle, elle est l’un des sites majeurs de la Chrétienté en Europe. Un grand nombre de ces moines devenaient des évêques méridionaux, dont Honorat lui-même. Avant de devenir cistercienne au XIXe siècle, l’abbaye fut longtemps clunisienne, et ce à partir du XIe siècle. En 1869, les moines cisterciens s’yn installent : ils rebâtissent, développent l’hôtellerie monastique et cultivent les vignes… Aujourd’hui encore, ils vivent sur ce petit coin de paradis à découvrir.
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Abbaye de Lérins © Adobe Stock