400 000 cendriers, amende, sensibilisation… les nouvelles mesures de la Ville de Paris contre les mégots
S’il y a bien un sujet qui cristallise les tensions et qui n’en finit pas de faire parler, c’est bien celui de la propreté à Paris. Corbeilles de rue, collecte des déchets, gestion des encombrants, nettoyage des voies publiques, signalement des dépôts sauvages… La Ville de Paris est pourtant équipée d’un vaste arsenal pour garantir […]

S’il y a bien un sujet qui cristallise les tensions et qui n’en finit pas de faire parler, c’est bien celui de la propreté à Paris. Corbeilles de rue, collecte des déchets, gestion des encombrants, nettoyage des voies publiques, signalement des dépôts sauvages… La Ville de Paris est pourtant équipée d’un vaste arsenal pour garantir le maintien de la propreté des rues parisiennes. Mais certains combats demeurent tenaces…
Dix mesures pour réduire un fléau persistant
4 à 5 millions ramassés par jour, voici la réalité des agents de propreté de la Ville de Paris avec les mégots. “60% des cigarettes fumées dans l’espace public finissent par terre”, c’est le constat sans appel dressé cette semaine par la municipalité, alors qu’elle dévoilait dans un communiqué son plan anti-mégots. Entre sensibilisation, aménagement du mobilier urbain et répression, la ville de Paris souhaite en finir avec ces mégots et lance donc un plan de lutte, à l’enjeu double. Il y a tout d’abord la question économique, avec “un coût pour la collectivité estimé à 10 millions d’euros par an”, et celle environnementale, “un seul mégot contenant 4000 substances chimiques et pouvant polluer jusqu’à 500 litres d’eau”.
Cette chasse aux mégots, qui s’inscrit dans un plan plus large de réduction des déchets dans la capitale, comprend dix mesures. Parmi elles, la distribution gratuite de 400 000 cendriers de poche, l’installation de nouveaux éteignoirs sur les poubelles, davantage de “cendriers sondages” ou encore un soutien aux nettoyages participatifs. Les cafés et restaurants disposant de terrasses ouvertes seront également incités à mettre des cendriers à disposition de leurs clients. Enfin, l’amende de 135 euros pour les fumeurs pris en flagrant délit de jet de mégots continuera d’être en vigueur.
Une amende qui peut s’élever jusqu’à 750€
Dans un deuxième temps, une campagne de sensibilisation importante devrait être mise en place, avec des stands éducatifs installés tout au long de l’été à des endroits stratégiques (universités, écoles supérieures, immeubles tertiaires…). Objectif : sensibiliser les fumeurs aux bons gestes. Les titulaires d’une autorisation de terrasse ouverte et les propriétaires d’immeubles de bureau recevront d’ailleurs des courriers de rappel et d’information autour de la mise en place de cendriers. Enfin, des clous en métal portant le message “Ici commence la Seine” seront installés en plus de 100 points stratégiques, en face de bouches d’égouts, pour éviter que ces dernières ne se transforment en poubelle de substitution.
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Puni par une amende de 4e classe, soit 135€, le jet de mégot peut s’avérer bien plus coûteux pour l’usager. Si la somme peut être minorée (90€) en payant dans les temps, elle peut toutefois être majorée et monter jusqu’à 375€ si l’on n’est pas assez vifs. Et ça ne s’arrête pas là : en cas de circonstances aggravantes, comme provoquer un incendie, celle-ci peut alors monter jusqu’à 750€. De quoi peut-être mettre fin aux plus de 350 tonnes de fins de cigarettes ramassées chaque année par les agents de propreté. Un chiffre qui était, déjà, le même… en 2015 !
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Image à la une : Mégots Paris © AFP